Par le Fou du Roy (pseudonyme)
Une spirale. Voilà comment je me sens en temps de pandémie. Une spirale d’émotions, négatives d’un côté, et positives de l’autre. Plein de questions hantent mon esprit. J’ai appartenu, j’ai vécu, j’ai fait tant de choses au nom de la race et du gang. Trop de souffrances. Rien que d’y penser, j’ai la nausée.
« Je me sens comme si je nageais à contre-courant dans un tourbillon au milieu de la mer, cherchant à ne pas sombrer et à garder la tête hors de l’eau. »
Trop souvent, j’ai goûté au sang : est-ce pardonnable ? En ces temps de solitude et d’isolement, je dois combattre mes démons du passé : ceux qui m’ont protégé des pleurs, des souffrances, des autres. Appartenir à une idéologie faisait en sorte que, même seul, j’avais mon combat, ma race, ma carapace à tout ce qui m’entourait. C’est faux de dire que ce n’est que du négatif, car cela m’apportait du réconfort. Je me coupais de tout et de tout le monde, sauf du gang.
Je me sens comme si je nageais à contre-courant dans un tourbillon au milieu de la mer, cherchant à ne pas sombrer et à garder la tête hors de l’eau. Ce n’est pas facile de combattre ses démons et l’engrenage de la haine : quand on a la honte au cœur des gestes posés, des crimes commis, de la vie enlevée.
Serais-je capable un jour de me pardonner pour toute la haine et la violence gratuite ? Le plus dur de tout, c’est le sentiment de n’être personne et de ne rien offrir de moi à la vie. Avant, j’étais un skinhead très violent et craint. Après 15 ans de travail, je suis moi-même. Qu’est-ce que cela veut dire ? Je dois trouver ma voie pour ne pas sombrer dans la folie, car la solitude est mon pire ennemi. Être tout seul avec moi-même n’est pas toujours facile, mais j’ai la chance d’avoir de bonnes personnes avec moi.
« Appartenir à une idéologie faisait en sorte que, même seul, j’avais mon combat, ma race, ma carapace à tout ce qui m’entourait. »
