Une voix pour les communautés asiatiques s’élève en temps de pandémie

Entrevue avec Diamond Yao

Par Bifan Sun

En temps de pandémie, l’expansion virale des discours de haine anti-asiatiques a gravement frappé les communautés asiatiques dans de nombreux pays et régions du monde occidental. Au Canada, les communautés asiatiques se sont mobilisées pour manifester leur indignation et pour renforcer leur résilience (Ferah 2021 ; Radio-Canada 2021). Aujourd’hui, elles travaillent toujours fort pour lutter contre les actes haineux envers les personnes d’origine asiatique. En regardant l’histoire, on réalise que le racisme et la xénophobie n’ont jamais disparu, mais plutôt que la pandémie a exacerbé leur impact et offert une autre occasion de s’élever pour ne plus être silencieux (« Asie-Canada » s. d.).

Dans la présente édition du magazine 404, nous avons eu la chance de discuter avec Diamond Yao, une écrivaine et journaliste indépendante sino-canadienne qui a couvert une série de sujets qui touchent les communautés asiatiques : de l’histoire sanglante des premiers immigrants, à l’embourgeoisement du Quartier chinois de Montréal, en passant par la crise identitaire et la jeune génération, à la solidarité entre différentes communautés. Ses écrits figurent dans plusieurs médias, dont le Toronto Star, CBC, l’Encyclopédie canadienne, Mémoires des Montréalais, La Converse et Pivot. Dans cet article, elle nous parle de son travail de journaliste sur le terrain auprès des populations asiatiques.

Qu’est-ce qui vous a motivée à prendre l’initiative de faire entendre la voix des minorités en tant que journaliste indépendante ? Pourriez-vous nous raconter votre parcours ?

J’ai eu un parcours un peu atypique, et une des premières choses qui m’a inspirée à aller en journalisme, c’est que bien que mes parents ne viennent pas du milieu des médias, on écoutait les actualités en famille quand j’étais jeune, chaque soir à l’heure du souper, et on en discutait. Cela a nourri mon intérêt pour le journalisme. Au fur et à mesure que je grandissais dans la région de Montréal, je voyais qu’il y avait une grande discordance entre mon vécu à moi, en tant que femme asiatique, le vécu d’autres personnes issues de la diversité dans mon entourage et ce que je voyais à la télé, dans les journaux ou dans le discours public.

« Je voyais qu’il y avait une grande discordance entre mon vécu à moi, en tant que femme asiatique, le vécu d’autres personnes issues de la diversité dans mon entourage et ce que je voyais à la télé, dans les journaux ou dans le discours public. »

À cette époque, on n’entendait pas vraiment parler des enjeux qui touchaient les personnes issues de la diversité et ça, ça m’a choquée. Je me suis dit qu’il fallait que ces réalités soient mises de l’avant dans la sphère publique. Donc, quand j’étais adolescente, j’ai créé mon propre blogue sur WordPress et j’ai essayé d’écrire sur différents sujets. Puis, avec les encouragements des gens de mon entourage, j’ai commencé à faire des soumissions d’idées à des revues et j’ai été publiée pour la première fois dans un média quand j’avais 18 ans. C’étaient les premiers articles que j’ai publiés de façon professionnelle, et depuis ce temps-là, je continue à être impliquée dans les médias et à essayer de faire de mon mieux pour que les histoires qui me tiennent à cœur et qui sont sous-représentées aient vraiment leur place. La raison principale pour laquelle j’ai commencé à la pige, c’est qu’à cette époque-là, la sphère médiatique au Québec n’était pas aussi diversifiée qu’aujourd’hui et je n’y voyais pas ma place. J’avais l’impression que si je ne me joignais pas à un média, je ne pourrais probablement pas mettre de

l’avant les perspectives que je trouve importantes. Maintenant, être journaliste indépendante me permet de travailler sur les sujets qui me passionnent. C’est sûr que c’est moins stable dans le sens où je ne reçois pas de salaire fixe et que je dois trouver mes propres sujets. C’était surtout difficile au début, parce que peu de médias me connaissaient et il fallait que j’apprenne par essai-erreur. Au fur et à mesure, c’est devenu beaucoup plus facile, parce que les médias ont commencé à connaître mon nom et les sujets qui m’intéressaient. Depuis, on me propose de couvrir ce qui se passe au sein des communautés asiatiques au Québec et au Canada.

On comprend que vous êtes une voix pour la diaspora asiatique au Québec et au Canada. Quels sont les enjeux qui viennent avec cette position ?

Ça peut être vraiment lourd. D’abord, je ne me considère pas comme étant une porte-parole, parce que je ne peux pas parler au nom de l’ensemble des Asiatiques au Québec et au Canada. Je dirais que je transmets la parole des autres, que j’utilise mes compétences et mes habiletés pour permettre à d’autres personnes de s’exprimer dans la sphère publique.

« Je dirais que je transmets la parole des autres, que j’utilise mes compétences et mes habiletés pour permettre à d’autres personnes de s’exprimer dans la sphère publique.»

Je porte particulièrement attention à identifier les lacunes dans la couverture médiatique et dans les discours publics, des enjeux et des perspectives dont on ne parle pas souvent. Il est vraiment important pour moi d’aider les personnes asiatiques au Québec ou au Canada qui ne maîtrisent pas assez bien l’anglais ou le français pour s’exprimer dans les médias. Comme je parle aussi le dialecte mandarin et le dialecte shanghaïen, je leur propose souvent des entrevues dans ces deux dialectes pour faciliter leur expression et je traduis leurs mots en anglais ou en français pour qu’ils puissent se faire entendre. Aujourd’hui, en tant que personnalité publique, je suis consciente que les communautés asiatiques suivent de près ce que je publie. Cela me motive encore plus à faire des choses qui vont les servir et aussi faire en sorte que les enjeux ou les personnes qui ont été négligées dans ces communautés soient présent·e·s dans la sphère publique.

Quelle est votre approche du journalisme ? Quel impact votre identité et vos expériences ont-elles eu sur votre travail?

J’espère toujours que mon travail peut aider, d’une manière ou d’une autre, les personnes issues de la diversité qui se trouvent dans des situations difficiles ou faire avancer des discussions dans notre société. Il est important pour moi d’écouter les besoins des communautés et de trouver une manière d’en parler dans les médias pour valoriser les enjeux qui leur tiennent à cœur. Je m’en tiens à une approche anti-oppressive et trauma-informed, parce que les sujets que j’aborde sont souvent sensibles et peuvent être lourds pour les personnes touchées.

« Je m’en tiens à une approche anti-oppressive et trauma-informed, parce que les sujets que j’aborde sont souvent sensibles et peuvent être lourds pour les personnes touchées.»

LE SAVIEZ-VOUS ?

Trauma-informed practice est une approche dans le domaine des soins et des services en santé mentale. Elle propose de mettre l’accent sur « qu’est-ce qui est arrivé » au lieu de « qu’est-ce qui ne va pas » afin d’offrir un traitement plus orienté et plus efficace basé sur une image holistique de la vie de la personne (« What Is Trauma-Informed Care? » 2018). Cette approche reconnaît que chacun a ses traumatismes et ses blessures, sous une forme ou une autre, et que chacun y réagit différemment. Elle tient compte des impacts des expériences du passé sur le présent, accorde une grande importance à l’écoute attentive et à la confiance mutuelle et promeut ainsi une culture de sécurité, d’empowerment et de guérison. Dans les grands médias canadiens, les enjeux autour de la santé mentale des personnes d’origine asiatique sont encore peu abordés, mais devraient absolument attirer notre attention. Diamond nous rappelle dans un de ses articles que les problèmes de santé mentale chez les personnes d’origine asiatique sont affectés par diverses réalités, comme l’adoption, l’immigration, les intégrations professionnelle, sociale et culturelle, l’isolement des aîné∙e∙s et le racisme, encore une fois exacerbé par la crise sanitaire (Yao 2021).

Source : « What Is Trauma-Informed Care? » 2018. Trauma-Informed Care Implementation Resource Center. 8 août 2018. https://www.traumainformedcare.chcs.org/what-is-trauma-informed-care/. Yao, Diamond. 2021. « De l’adoption à l’immigration, les défis de santé mentale dans la communauté asiatique ». La Converse (blogue). 17 novembre 2021. https://laconverse.com/de-ladoption-a-limmigration-les-defis-de-sante-mentale-dans-la-communaute-asiatique/.

Il est important pour moi de m’assurer que la personne à qui je donne la parole se sente à l’aise de s’exprimer et que je ne pose pas de questions déplacées. En effet, particulièrement auprès des communautés asiatiques, j’ai passé beaucoup d’entrevues avec des gens qui n’avaient jamais parlé aux médias avant. Je respecte également la façon dont la personne souhaite s’identifier, par exemple, ses identités ethniques, culturelles et de genre, si elle veut l’anonymat complet ou l’anonymat partiel, etc. Quand je finis un article, j’essaie toujours de l’envoyer aux personnes qui ont participé à l’entrevue pour qu’elles puissent le lire après la publication. C’est spécial pour les personnes qui n’ont jamais eu l’occasion de prendre la parole ou de se voir représenter dans les médias. Ce sont ces personnes à qui je donne la priorité, parce que mon travail vise à leur être directement utile.

Qu’est-ce que vous avez observé quant à la présence des voix issues des communautés asiatiques canadiennes dans les médias dominants ?

D’abord et avant tout, je trouve qu’il y a quand même une différence entre les médias francophones et les médias anglophones quand il s’agit de la représentation des personnes asiatiques. Je dirais que ça fait plus longtemps que les médias anglophones couvrent des sujets qui ont trait à la diversité, et notamment aux communautés asiatiques. Il y a beaucoup plus de journalistes anglophones asiatiques au Canada, ça aide à ce que les communautés asiatiques soient représentées. À mon avis, il y a encore trop peu de journalistes asiatiques qui publient en français. C’est quelque chose que j’aimerais voir changer à l’avenir. En matière de contenu, je trouve que les médias dominants d’aujourd’hui ont tendance à mettre de l’avant les blessures que les communautés asiatiques ont subies, ce qui peut être traumatisant pour les personnes concernées et pour toutes les personnes d’origine asiatique.

« Je trouve que les médias dominants d’aujourd’hui ont tendance à mettre de l’avant les blessures que les communautés asiatiques ont subies, ce qui peut être traumatisant pour les personnes concernées et pour toutes les personnes d’origine asiatique.»

Les choses positives et la richesse des communautés asiatiques sont beaucoup moins présentes. Et ça, on a pu en témoigner pendant la pandémie de la COVID-19 où la couverture médiatique a terriblement exacerbé le racisme anti-asiatique. Quand il y a un enjeu qui touche aux communautés asiatiques, les intervenant·e·s qu’on interpelle dans les médias sont souvent des personnes non asiatiques. Certains médias mettent plus d’efforts pour rejoindre les personnes d’origine asiatique, mais se contentent de donner la parole à ceux et celles qui sont socioéconomiquement assez confortables. Alors qu’on entend rarement ceux et celles qui ne maîtrisent pas assez bien l’anglais ou le français, qui n’ont pas nécessairement un niveau d’éducation élevé, ou encore qui vivent dans des conditions précaires et défavorisées. C’est malheureusement les personnes asiatiques les plus marginalisées qui sont le plus souvent oubliées par les grands médias. J’espère qu’un jour, on aura une représentation plus hétérogène des communautés asiatiques, de leur passé, leur présent et leur avenir.

« J’espère qu’un jour, on aura une représentation plus hétérogène des communautés asiatiques, de leur passé, leur présent et leur avenir.»

Qu’est-ce qui limite les communautés asiatiques à prendre la parole ? Comment les engager dans la conversation lorsqu’elles ne sont pas conscientes du pouvoir de leur parole ?

Il y a plusieurs facteurs qui les limitent, dont un des plus évidents, c’est qu’une grande partie des personnes d’origine asiatique ne sont pas arrivées au Québec ou au Canada depuis plusieurs générations et surtout que les nouveaux arrivants sont toujours en train de faire leur vie et d’essayer de gérer le stress de l’immigration et du déménagement dans un nouveau pays. C’est naturel qu’ils ou elles n’accordent pas la priorité au fait de prendre la parole dans la sphère publique. Il y a aussi, évidemment, les barrières de langue qui peuvent largement entraver ce qu’ils ou elles veulent exprimer en public. En plus, le fait d’être marginalisées pousse les communautés asiatiques à porter une attention excessive à leurs propos et à leurs comportements par crainte de perdre leur travail ou d’affecter leur statut d’immigration. Et ça, ça ne se règlera pas avant qu’il y ait des changements systémiques. Finalement, je dirais aussi qu’au Québec et au Canada, les communautés asiatiques sont vues comme une minorité modèle qui ne se plaint pas et qui n’a pas d’intérêts à défendre. Cela fait en sorte que lorsque les personnes asiatiques veulent prendre la parole, il y a moins d’opportunités pour elles. C’est vraiment cette perception que j’essaie de changer, en mettant de l’avant les personnes asiatiques qui ont des revendications, des initiatives et qui sont prêtes à venir dans l’espace public.

« Le fait d’être marginalisées pousse les communautés asiatiques à porter une attention excessive à leurs propos et à leurs comportements par crainte de perdre leur travail ou d’affecter leur statut d’immigration.»

Pour sensibiliser les personnes d’origine asiatique à l’importance de leur parole et pour les engager dans le discours public, il faut que les leaders, ceux et celles qui ont une place importante dans les communautés asiatiques, fassent plus d’efforts pour rejoindre ceux et celles qu’on entend moins souvent et réduire la marginalisation qu’ils ou elles vivent, qu’elle soit sociale, économique ou culturelle. En fait, en ce moment, je vois beaucoup plus de personnes asiatiques au Québec et au Canada qui désirent prendre la parole dans la sphère publique. Il faut absolument que la société dominante leur laisse la chance de s’exprimer sans censure, reconnaisse et valorise leurs expériences, leurs points de vue, leurs intérêts et leurs revendications.

« Il faut absolument que la société dominante leur laisse la chance de s’exprimer sans censure, reconnaisse et valorise leurs expériences, leurs points de vue, leurs intérêts et leurs revendications.»

C’est seulement comme ça que les enjeux qui nous tiennent au cœur pourront avancer dans la société. Je trouve qu’un des atouts que j’ai, c’est que je suis d’origine chinoise et je parle aussi couramment deux dialectes du chinois. Pour les personnes d’origine chinoise au Québec, c’est très rare encore de voir des journalistes québécois∙e∙s qui parlent des dialectes chinois et qui passent des entrevues dans des dialectes chinois. Elles se sentent à l’aise sachant qu’elles parlent à quelqu’un qui fait partie de leur communauté et qui comprend leur langue et leur culture. Même avec des personnes asiatiques qui ne sont pas chinoises, mon visage qui leur ressemble calme largement leur stress, parce qu’on suppose que je partage des cultures, des valeurs et des expériences similaires.

« Même avec des personnes asiatiques qui ne sont pas chinoises, mon visage qui leur ressemble calme largement leur stress, parce qu’on suppose que je partage des cultures, des valeurs et des expériences similaires.»

De mon côté, à part écouter attentivement, j’essaie de leur faire comprendre que leurs vécus et leurs témoignages sont importants et qu’ils s’inscrivent dans le discours public et dans un plus grand contexte sociohistorique. Ensuite, c’est vraiment important de leur laisser du temps et de la place. Une fois qu’on réussit à les faire parler, ils et elles continuent à s’exprimer pendant très longtemps, surtout ceux et celles qui n’ont jamais eu d’occasion de prendre la parole dans les médias.

LE SAVIEZ-VOUS ?

Le mythe de la minorité modèle est un concept né dans les Asian-American Studies. C’est un phénomène observé dans de nombreux pays et régions du monde occidental. Il consiste en une série de stéréotypes selon lesquels toutes les personnes d’origine asiatique sont intelligentes, travailleuses, ont réussi sur les plans éducationnel et économique malgré toutes les adversités. Dans le fond, comme Diamond l’a écrit dans L’Encyclopédie canadienne, ce discours positif en apparence « fait abstraction de l’histoire de racisme systémique dont les [personnes] d’origine asiatique font l’objet et banalise les problèmes contemporains au sein [des communautés asiatiques] » (Yao 2022). Il contribue à une culture du silence du type « baisse ta tête et travaille dur » face aux injustices sociales et néglige les différences au sein des communautés asiatiques en matière de cultures, de statut d’immigration et de citoyenneté, de niveau d’éducation, de situation financière, etc. De plus, en mettant en opposition les communautés asiatiques et d’autres groupes ethniques racisés, ce discours sert d’outil aux autorités pour camoufler la persistance du racisme systémique et nuit à la solidarité entre différentes communautés (Act2endracism Network 2021).

Source : Yao, Diamond. 2022. « Minorité modèle ». Dans L’Encyclopédie canadienne. https://www.thecanadianencyclopedia.ca/fr/article/minorite-modele. Act2endracism Network. 2021. Model Minority Myth. https://www.youtube.com/watch?v=BGS–K2xCwY.

On constate que l’intersectionnalité des identités et la solidarité entre différentes communautés vous tiennent à cœur, par exemple, vous avez écrit un article intitulé « As a Chinese Canadian, I’m joining hands with Indigenous communities to speak up about this nation’s history of violent oppression ». Selon votre expérience, comment faut-il travailler auprès des autres communautés pour les mêmes objectifs d’égalité et de justice, tout en reconnaissant les difficultés propres à chacune ?

Ce n’est pas quelque chose que je peux faire toute seule. Je fais attention à ce que mon travail serve non seulement les communautés asiatiques, mais aussi d’autres communautés traditionnellement opprimées au Québec et au Canada, par exemple les communautés autochtones. J’essaie de sensibiliser les gens aux enjeux des autres communautés et de leur faire comprendre que c’est important de développer des liens de solidarité entre différentes communautés, parce qu’on vit toutes et tous ensemble dans cette société.

« C’est important de développer des liens de solidarité entre différentes communautés, parce qu’on vit toutes et tous ensemble dans cette société.»

J’essaie aussi de mettre de l’avant les liens de solidarité qui existent déjà. C’est le cas dans mon article publié dans le Toronto Star, « As a Chinese Canadian, I’m joining hands with Indigenous communities to speak up about this nation’s history of violent oppression ». Je trouvais important d’écrire cet article pendant la fête du Canada, parce que je reconnais que, même si nous avons une identité asiatique, nous sommes toujours des personnes allochtones qui vivent sur des terres volées. Il faut qu’on le reconnaisse et qu’on apprenne l’histoire de solidarité entre la communauté chinoise, dans ce cas-ci, et les communautés autochtones, qui ont résisté ensemble à la suprématie blanche. J’ai également écrit un article portant sur un jardin communautaire et collectif qui s’appelle l’Espace vert du Quartier chinois. Une des responsables, Janet Lumb, est une Canadienne d’origine chinoise de troisième génération qui a fait des études universitaires en études autochtones. Les liens de solidarité entre la communauté chinoise et les communautés autochtones sont vraiment importants pour Janet. Elle a proposé de faire pousser les trois sœurs des plantes autochtones dans le jardin communautaire pour nous rappeler que nous sommes en territoire autochtone et pour sensibiliser les nouveaux bénévoles qui viennent travailler dans le jardin communautaire aux réalités autochtones et à l’histoire coloniale du Canada et du Québec. Ce n’est pas quelque chose qu’un Asiatique va apprendre en arrivant au Canada ou au Québec. Je n’aime pas l’argument de « ça ne me touche pas », parce qu’en disant « ça ne me touche pas », on prétend que notre communauté vit dans un silo toute seule. Mais ce n’est pas vrai. Ça ne fonctionne pas comme ça. Parce qu’on vit toutes et tous ensemble et qu’on est toutes et tous interconnecté·e·s. Il faut se voir comme une communauté parmi tant d’autres et se soutenir les uns et les autres pour une société meilleure.

« Je n’aime pas l’argument de « ça ne me touche pas », parce qu’en disant « ça ne me touche pas », on prétend que notre communauté vit dans un silo toute seule. Mais ce n’est pas vrai. Ça ne fonctionne pas comme ça. Parce qu’on vit toutes et tous ensemble et qu’on est toutes et tous interconnecté·e·s. Il faut se voir comme juste une communauté parmi tant d’autres et se soutenir les uns et les autres pour une société meilleure.»

Sources

« Asie-Canada ». s. d. Dans L’Encyclopédie canadienne. Consulté le 22 août 2022. https://www.thecanadianencyclopedia.ca/fr/chronologie/asia-canada.

Ferah, Mayssa. 2021. « Marche contre le racisme anti-asiatique : « Un climat de peur et de stress qui est réel » ». La Presse, 21 mars 2021, sect. Grand Montréal. https://www.lapresse.ca/actualites/grand-montreal/2021-03-21/marche-contre-le-racisme-anti-asiatique/un-climat-de-peur-et-de-stress-qui-est-reel.php.

Radio-Canada. 2021. « Manifestation à Toronto pour dénoncer le racisme visant les communautés asiatiques ». Radio-Canada, 28 mars 2021. https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1780606/manifestation-racisme-anti-asiatique-egalite-discrimination.

« What Is Trauma-Informed Care? » 2018. Trauma-Informed Care Implementation Resource Center. 8 août 2018. https://www.traumainformedcare.chcs.org/what-is-trauma-informed-care/.

Yao, Diamond. 2021. « De l’adoption à l’immigration, les défis de santé mentale dans la communauté asiatique ». La Converse (blogue). 17 novembre 2021. https://laconverse.com/de-ladoption-a-limmigration-les-defis-de-sante-mentale-dans-la-communaute-asiatique/.

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