Découvrez les textes qui se sont démarqués dans le cadre du concours d’écriture organisé par le CPRMV.
Section littéraire
Longtemps, je me suis tu
Juliette Cazor
Souvent, longtemps, je me suis tu.
Par devoir, par contrainte, parce que j’ai cru.
J’ai cru que c’était ça qu’on me demandait.
Ne pas dire, ne pas parler, ne pas remuer.
J’ai pensé que c’était ça, de moi, qu'ils attendaient.
Les autres, les adultes, les gens autour de moi.
Ma famille, mes proches, tous ceux là.
Les non-dits, les secrets, les inavoués,
Je les ai interprétés. Mal assimilés.
Souffle coupé.
Souvent, longtemps, je me suis tu.
Et quand je me tais, je ne suis plus.
Où es-tu ?
Cachée, enfouie, enfermée au fond de moi.
Chut… Pas de bruit, pas de mouvement.
A pas de velours. Inaperçue.
Pourtant, je le sens que ça bouge là-dedans.
Qu’il y a de l’envie
Que ça danse, que ça vibre
Que ça chatouille.
Que ça rit, que ça chante
Que ça pétille.
Ça oui, il y en a de la vie.
En moi. Au fond. Tout au fond. Bien cachée.
Comme un trésor enterré.
Mon trésor. Mon secret.
Perdu à jamais ?
Mon plus grand souhait est de le révéler, le dévoiler, le partager, le laisser briller.
Un cadeau que je vous fais.
Un cadeau que je me fais.
Quand je m’exprime,
Quand je chante,
Quand ma voix je laisse aller,
C’est comme ça que je suis vraie.
Quand je dis, me dis, me raconte,
C’est comme ça que je suis au plus proche de moi.
J’expose, propose ma prose.
Enfin, je m’ouvre telle une rose.
Souvent, trop longtemps, je me suis tu.
Aujourd’hui, j’en suis revenue.
Me voilà donc, à nue.
Assumée, assurée.
Bien en pieds.
Je laisse de côté
La timidité
La peur de blesser
La honte
La crainte d’être jugée
Aujourd’hui, je m’autorise, je me permets.
Je découvre ainsi le plaisir provoqué
Par des mots, dans un micro, prononcés.
Sur une scène,
Au grand jour,
Révélée.
Section artistique
« Thérapologie » du respect
Asmée O’Killey
La domestication du pacifisme,
Le mieux-vivre ensemble et l’humanisme,
Par choix personnel ou collectifs engagés,
Depuis l’aube sont cultivés.
Âmes sincères à la bonté innée,
Ou des années durant par l’expérience acquise,
Toujours auront à cœur d’embellir, unifier, apaiser,
Sous toutes les formes transmises.
Pourquoi alors mener un tel combat,
Et donner l’idée de perpétuer une tradition,
Légitimant de cette façon une violence ici-bas ?
Ne pourrions-nous tout simplement pas,
Faire cesser définitivement cette aberration,
Savourer la Vie pour unique Loi,
Et notre liberté comme bijou d’exception ?
Par-delà le crachat de venin et les injustices créant ces maux,
Prenons le temps d’utiliser à bon escient,
Pour mûrir et être bien conscient,
La bienveillance ne serait-ce que dans nos mots,
Pour que dans le Monde de l’Ouest à l’Est,
Quand bien même nous le parcourions du Nord au Sud,
Au travers des plaines de haine funeste,
Nous semions enfin des graines d’Amour en altitude.
Si tant est que l’homme en fasse juste l’effort,
Qu’il sache accueillir et prendre le nécessaire recul,
En considérant que chacun est suffisamment fort,
Pour ne pas absorber personnellement dans sa bulle,
La violence et la haine qu’on a pu lui jeter à la figure,
Et dans son filet ainsi nourrit son passé empli de colère,
Alors il pourra librement s’affranchir de son armure,
De son épée se délester et tout jeter à terre.
Armé uniquement de son cœur en conséquence de quoi il partira,
L’âme légère et les mains emplies du Bonheur qu’il répandra,
A tous les enfants de la Terre, à toi, à Moi,
Pour n’en partager que des rires et de la Joie.
Sublimons l’existence et célébrons la Vie,
Celle qui depuis la nuit des temps,
Nous a offert le don de réfléchir, de penser au gré des vents,
Et de faire fleurir tous les cœurs qui sourient.
Qu’attendons-nous pour veiller les uns sur les autres ?
Se donner la main et accueillir la douleur sur nos épaules,
Abreuver quelques secondes l’empathie comme si sa vie était la nôtre,
Pour conjuguer ensemble le futur et noyer du haut d’un môle,
L’ignominie d’un passé haineux qui n’a plus lieu d’être,
Puisque le constat étant acté de toute évidence,
Qu’à aucun de nous n’est épargné par l’accéléromètre,
La poussière des corps qui composera notre dernière résidence,
Et de toute acte de bonté que l’on aurait pu faire
Dont nous serions alors privés,
Sans rentabiliser notre présence sur Terre,
Ni avoir eu à l’égard de l’autre la moindre contrariété,
Nous aurions donc perdu pour lors,
Notre capacité de développer cette résilience,
De soulever les cœurs et d’user de ce cadeau en or,
D’être juste ensemble, unis contre la violence.
2021
Découvrez les textes qui se sont démarqués dans le cadre du concours d’écriture organisé par le CPRMV en 2021.
Catégorie Jeunesse
Havre de paix surplombant la haine
Par Clara Finzi
La tristesse, le chagrin, la peur vivaient partout autour de moi. Vêtue d’une mince robe autrefois jolie, je pouvais presque sentir ces sentiments s’insinuer sous ma peau, me faisant frissonner. Chaque regard que je jetais me revenait chargé de douleur, empreint d’images de ce monde qui n’était plus mien. La souffrance se lisait sur tous les visages que je lorgnais, qu’ils appartiennent à un aîné défraichi, à une jeune mère pressant son nouveau-né contre sa poitrine pour essayer d’apaiser ses pleurs, ou même aux enfants qui, pour la première fois, découvraient ce que la vie leur réservait.
Ce monde n’était plus mien.
Pareille à un fantôme, je continuais d’errer dans les rues à présent dénudées de tout sentiment heureux.
Avant, de délicates fleurs de toutes les couleurs étaient suspendues dans tous les recoins de la ville, et les enfants chantaient et dansaient en cœur. L’amour se trouvait au détour de tous les chemins, et plus d’un adolescent avait succombé à son charme. Tout représentait le bon côté de la vie, remerciait l’existence de s’être présentée à nous.
Aujourd’hui, la vie n’avait plus le même sens, si elle en possédait encore un. Perdue dans le méandre de mes pensées obscures, je n’avais pas entendu le bruit sourd et répétitif des tambours, ainsi que le zézaiement maladroit des violons. Lorsque j’en pris conscience, mon cœur hurla d’indignation. Ce n’était pas parce que nous avions perdu que la musique devait se révéler aussi mauvaise et irritante. Si seulement j’avais ma contrebasse ! Avec ma sœur au piano et mon instrument, je jouerais de merveilleuses mélodies, à faire fondre le plus dur des cœurs de pierre, et défierais cette cacophonie. Si seulement nous pouvions tout régler avec la musique ! Même si je perdais, enfin mon monde jouirait d'un peu de répit, et la souffrance et la haine qui surplombaient notre existence telle une chape de plomb seraient allégées. Dommage qu’ils me les aient enlevées, ma sœur et ma contrebasse. C’était comme si on m’avait arraché une partie de mon âme, m’imposant une blessure qui ne voulait pas guérir.
Le bruit continuait de martyriser mes oreilles, de la même façon que l’avait fait le concert d’explosions et de coups de feu. Tout autour de moi me laissait un goût amer dans la bouche, que je m’efforçais d’ignorer, comme je le faisais avec la haine.
Elle était partout. Dans les rues, dans le cœur des gens, dans le sol que je foulais… partout où se cachait l’amour, avant qu’ils ne nous aient tout pris. Nos maisons, nos amis, nos rêves, nos vies. L’entièreté de notre existence, pour la remplacer par la haine.
Pourquoi ? Pour nous montrer leur pouvoir, je supposais, leur supériorité.
Ils avaient réussi à tout nous enlever, à l’exception de deux éléments. Les souvenirs, et le ciel. Le problème avec les souvenirs était qu’ils engendraient la haine lorsque nous y revoyions nos rêves et notre passé, à présent remplacés par un néant obscur. La seule chose qui nous restait réellement était donc le ciel.
Quatre lettres si ordinaires qui ensemble, formaient un havre de paix indestructible. Un endroit si fabuleux où ni haine ni aucun sentiment malheureux ne pouvait exister. Un lieu si accessible. Seulement en levant les yeux, on s’y rendait et s’y perdait, tout en restant au même endroit. C’était merveilleux, cet endroit lénifiant…
« Eh, toi, me désigna grossièrement un soldat de son doigt potelé. Viens donc par ici. » Avec répugnance, je m’y résignai en silence.
Il me toisait avec froideur, presque dégoût, sans doute faute à la crasse qui s’était collée à ma peau et à mes longs cheveux de jais. Des cernes creusaient mon visage, mais la différence qui m’habitait se trouvait dans mes yeux. Une étincelle d’espoir. Cachée au fond de mes prunelles en chocolat, dessert qui n’existait plus que dans nos souvenirs, elle brûlait. L’homme continua de me jauger de longues minutes, et lorsqu’il comprit que je ne représentais aucune menace pour son empire, me fit signe de continuer mon chemin.
Il avait tort. J’avais de quoi changer le monde et faire basculer l’humanité dans la paix.
L’espoir.
Une bouffée d’espoir et tout changeait. Il suffisait de regarder le ciel et cette petite étincelle s’enflammait, à devenir un énorme brasier, qui, accompagné d’autres flammes, réchaufferait le monde, illuminerait le ciel pour l’éternité.
Ce ciel… si grand, si vaste, si accessible pour tous. Présent depuis la nuit des temps, il ne nous avait jamais abandonnés comme l’avaient fait la lune, puis le soleil. Jusqu’aux étoiles s’étaient retournées vers une infinité encore plus grande que la haine qui vivait en nous, incapables de supporter plus longtemps la tristesse et la colère qui nous assaillaient.
Mais moi, j’avais la solution à la haine. Un moyen de tout changer, d’aider pour le mieux notre avenir. « La haine n’est que l’amour qui s’est trompé de chemin », avais-je jadis lu dans un roman. Ce message n’était qu’encore plus vrai aujourd’hui, et avec le ciel pour m’accompagner dans ma quête, j’étais certaine d’aider pour le mieux mon monde.
Des ailes d’espoir poussèrent dans mon dos, et battirent ensemble, me projetant vers le ciel. Un halo de paix m’enveloppa délicieusement et me posa délicatement sur un nuage de rêves perdus, que je me jurai de réaliser en mémoire à tous ceux qui étaient partis, n’ayant pu résister au poids de la haine.
Seule dans cette immensité divine, le ciel, si pur, m’ouvrit les yeux sur l’avenir de mon monde. Je compris, en un seul instant, que la haine ne pouvait durer. Elle fondrait, comme le faisait la neige au printemps. Seul l’espoir et la paix résistaient au temps, et à présent, le ciel était là.
Pour nous tous.
Qu’il nous aiderait à chasser la haine, et à faire triompher l’amour.
« La haine n’est que l’amour qui s’est trompé de chemin. »
À présent, ne restait plus qu’à indiquer à la haine le bon chemin.
Catégorie Adultes
Le voile de l’innocence
Par Valérie Vidal
Sébastien commençait la maternelle.
Il était nerveux, parce qu’il ne connaissait personne dans son groupe. En silence, le petit garçon observait sa classe et remarqua des jouets qu’il n’avait jamais vus à la garderie. Cependant, Sébastien savait qu’il devait attendre l’arrivée de son enseignante avant d’aller jouer.
Une voix enjouée avec un léger accent français résonna à travers le local.
« Bonjour, les amis. Je m’appelle madame Fatima. »
Madame Fatima était une dame mince aux yeux sombres et à la peau basanée. Sur sa tête, elle portait un voile de soie qu’elle avait agencé à ses vêtements.
Sébastien fut le premier à demander :
« Madame, qu’est-ce que vous avez sur la tête? »
S’ensuivirent d’autres exclamations :
« Vous n’avez pas de cheveux? »
« Est-ce que c’est un drap? »
Madame Fatima éclata de rire.
« Ce que je porte, c’est un voile et c’est quelque chose de très important pour moi. »
Malgré les interrogations des élèves, madame Fatima ne répondit à aucune autre question. Elle proposa plutôt à son groupe d’aller s’amuser avec les jouets de la classe, ce que les enfants acceptèrent avec enthousiasme.
Les journées s’en suivirent et les élèves oublièrent le voile de leur enseignante.
Toutefois, Sébastien ne pouvait s’empêcher de le remarquer. Il trouvait que madame Fatima était belle avec ce voile qu’elle agrémentait à la saveur du jour et qu’elle décorait de broches et de barrettes élaborées.
Cette première année scolaire fut ponctuée d’émotions et d’aventures pour Sébastien.
Au début de l’hiver, il se tordit la cheville à la récréation. Madame Fatima le serra dans ses bras en attendant l’ambulance. Lorsqu’il retourna en classe après quelques jours d’absence, elle lui remit une carte signée par ses camarades.
Après la semaine de relâche, il fut aussi sérieusement réprimandé. Sébastien ne s’entendait pas avec Alexandre, un petit garçon dans son groupe. Alors qu’ils se chamaillaient, Sébastien le poussa de toutes ses forces. Alexandre tomba au sol et se mit à pleurer. Son genou saignait.
Madame Fatima arriva et le réconforta. Lorsqu’Alexandre fut amené au secrétariat pour soigner sa plaie, l’enseignante tourna son attention vers Sébastien. Son regard était glacial et Sébastien éclata en sanglots en répétant qu’il était désolé.
D’une voix ferme, mais douce, madame Fatima lui expliqua que son comportement était inacceptable. Comme conséquence, Sébastien écrivit un mot d’excuse à Alexandre.
Lorsque le mot fut donné et les excuses faites, Sébastien se demanda si madame Fatima le considérerait maintenant comme un mauvais élève, mais elle lui ébouriffa les cheveux et lui confirma que cette histoire était terminée.
Apprendre était amusant avec madame Fatima. Elle utilisait la musique ainsi que le dessin pour leur enseigner l’alphabet et, grâce à elle, Sébastien réussit à écrire son nom.
Vers la fin de l’année scolaire, Sébastien et sa classe devaient aller au zoo.
Lorsque le jour de la sortie arriva, madame Fatima orna son voile d’une broche dorée en forme lion.
Ses élèves le lui firent remarquer en riant.
Sébastien et ses camarades s’amusèrent à observer et imiter les animaux qu’ils rencontrèrent durant leur visite au zoo. La sortie se passa sans encombre.
Néanmoins, à la fin de la journée, pendant que madame Fatima ramenait tranquillement son groupe vers l’autobus, ils entendirent quelqu’un crier.
Sébastien sursauta. Derrière eux, un homme chauve aux yeux méchants les suivait. C’était la première fois que le petit garçon voyait un adulte afficher autant de haine. Ça l’effraya.
L’étranger lançait des insultes et Sébastien réalisa qu’il s’adressait à madame Fatima.
« Criss de voilée! Retourne dans ton pays! »
Des élèves se mirent à pleurer.
Sébastien ne comprenait pas ses propos ni la raison pour laquelle il s’en prenait à son enseignante.
« Allez les enfants. On se dépêche. »
La voix de madame Fatima tremblait.
L’homme les laissa tranquilles lorsqu’ils embarquèrent dans l’autobus.
Durant le trajet du retour, madame Fatima consola les enfants qui pleuraient. Ses mots étaient doux et rassurants, mais son regard fixait le paysage qui défilait.
Lorsqu’ils arrivèrent à l’école, la majorité des élèves partirent pour la fin de semaine avec leurs parents.
Le père de Sébastien devait venir le chercher, mais il était en retard et Sébastien se retrouva seul avec son enseignante.
Madame Fatima essaya de lui faire la conversation, mais son cœur n’y était pas. Elle se frottait les yeux et Sébastien devina qu’elle avait envie de pleurer. Puisqu’il n’était qu’un enfant, il ignorait les mots qui auraient pu la rassurer. Il se contenta de lui faire un câlin qu’elle lui rendit
Lorsque son père arriva, Sébastien repensa à l’homme et aux insultes. Il ne comprenait pas pourquoi autant de haine pouvait être dirigée vers un simple bout de tissu.
Le lendemain matin, Sébastien eut une idée. À l’insu de sa mère, il cacha un foulard fleuri dans son sac. Une fois en classe, il s’empressa de le sortir et de le placer maladroitement sur sa tête.
Lorsque madame Fatima le remarqua, elle pouffa de rire avant de lui demander :
« Mais pourquoi as-tu ça sur ta tête, Sébastien? »
« Maintenant, je porte un voile comme vous! Alors la prochaine fois qu’un monsieur est méchant avec vous, il va voir que vous n’êtes pas toute seule et il va vous laisser tranquille! »
Madame Fatima lui sourit avant de lui enlever délicatement le foulard qu’il avait enfilé.
« Tu n’as pas à porter quoique ce soit pour moi, mais merci d’essayer de m’aider. »
Elle prit une pause et lui expliqua :
« Si tu ne deviens pas comme cet homme, je serai contente. J’aimerais juste que les gens acceptent de vivre dans un monde où chacun est libre d’être différent. »
Sébastien ne comprit pas sa dernière phrase, mais il savait qu’il ne deviendrait jamais comme cet étranger empoisonné par la haine.
C’est en grandissant qu’il se souviendrait avec amusement de cette journée où il avait décidé de porter le voile pour protéger son enseignante.
Mots d'une mère (au-delà de la haine)
Par Jocelyne Groulx
Mon œil te voit qui arrive de loin
Ma tête pourrait croire que tu es vilain
Si le langage de la peur elle écoutait
Puisque tu n'aimes pas mon discours de paix
Tu veux partir là-bas dans la poussière
Rejoindre ceux qui se disent tes frères
Et qu'ils possèdent cette vérité que tu cherches
Alors tu accroches lorsqu'ils vont à la pêche
Leur hargne rejoint tes désespérances
Déceptions d'enfance et indifférences
L'oasis brille dans leurs paroles reines
Et le miroitement te cache leur haine
Mon œil te voit qui admire leurs prouesses
Sans penser qu'ils sapent ta jeunesse
Tu es avide de sens et de rêves
Qui s'écrouleront au lever du glaive
Tu voudras leur prouver ta valeur
Alors feras-tu taire tes frayeurs
Lorsque leurs vils projets t'apparaîtront
Dans toute la splendeur de leur illusion
L'odeur du sang sera partout
Et tu le vomiras ce monde devenu fou
Entends ma voix de mère qui te supplie
De laisser une lumière éclairer ta nuit
Mon œil te voit issu de ma chair
Mon enfant jadis riant et fier
Je te sais bon au fond de ton cœur
À moins qu'avec eux ton humanité ne meure
Dans le déclin du jour flotte mon espoir
Que mon amour pour toi efface le noir
Semé dans ton âme seule et tourmentée
Par ces êtres déçus devenus enragés
Au-delà de la haine qui a surgi dans nos vies
Retrouve ta sérénité je t'en prie
Vois dans la diversité des gens une beauté
Plutôt que de les penser ennemis jurés
Mon oeil te voit reprendre le chemin de la maison
Ma tête veut croire que c'est pour de bon
Puisque ton cœur a enfin su reconnaître
Que le meilleur de l'humain n'est pas dans la tempête